Jours horizontaux.
La dernière photo que j'ai prise, avant de me retrouver au fond du lit, a été prémonitoire. Le ciel était bas, l'heure pâle, seul un point orange semblait porteur de vie mais tout petit et très loin. Ma tête était saturée, mes os gelés, mes muscles parcourus de pointes. Il était temps de m'isoler et de laisser le monde tourner sans moi. Ce qu'il sait très bien faire. Quelques tisanes de romarin frais, de citron et de miel - un peu de compote de pommes et advienne que pourra. La crise, qui m'est familière (une fois par an environ), est très utile pour remettre les points sur les i, les comptes à zéro, les pendules à l'heure. Je l'ai accueillie avec beaucoup de diplomatie cette fois, alors elle s'est montrée compatissante. Je reste quand même toujours étonnée de l'efficacité du syndrome qui empêche tout mouvement et toute pensée. Mes corps physique et mental - les autres : je ne sais pas - braillent :"Basta". Jusqu'au point de non retour. Mais je fais semblant de ne rien entendre !
Ceci écrit, je retourne me coucher. Demain, je reprendrai le cours de ma vie, comme si de rien n'était... Enfin presque... jusqu'à la prochaine fois.