Bichon.
Les concerts, c'est comme les voyages, je n'y pense jamais seule. Le tour de mes concerts est vite fait : ils se comptent sur les doigts de la main. Mais j'en garde un souvenir vif. La liste est courte.
1 - ZZTOP dans les arènes de Fréjus, dans les années 80. Je me souviens d'une longue attente, de la chaleur et de la dureté du siège de pierre. Puis, une seule hâte que le concert se termine. ZZTOP, c'était pas mon genre.
2 - DAVID BOWIE - la pinède de Juans les Pins. Une soirée magique : pas trop de monde, l'air tiède du mois de Juillet et un chanteur inspiré. Un demi-dieu. Il était apparu vêtu d'un pyjama de soie chinoise verte et jaune. Dans les années 90.
3 - JULIEN CLERC au Zénith de Nantes dans les années 2000. Un cadeau d'anniversaire. Une silhouette parfaite. En noir et blanc. Mais comme un goût de démodé, de musique de balloche. Plan, plan.
4 - HYPHEN HYPHEN à la Roche sur Yon, l'année dernière. Impeccable. Une énergie et une voix inoubliables.
Et puis, ça s'accélère : en 2017, deux fois Julien Doré. Mars et Novembre. Je ne sais pas où cela va s'arrêter ! Enfin, les places m'étaient offertes. Faut pas exagérer quand même...
Photo de Marielle.
Les gladiateurs dans l'arène. Le combat vient de se terminer. Mais la soirée ne l'est pas. Il lui faudra encore signer des autographes, sourire, dire qu'il nous aime. Comme ils sont petits et fatigués, ces musiciens. Ils ont tout donné lorsque la foule hurlait :"Julien on t'aime", qu'elle les rappelait encore et encore, qu'elle remuait des bras et des jambes, telle une pieuvre à tentacules ardentes. Qu'elle se nourrissait de sa voix et de son être. Pauvre Bichon, je comprends pourquoi le reste du temps tu te réfugies dans la montagne !
Je me trouvais au coeur de la marée humaine. Fondue dans la masse. Là où l'on peut crier, se trémousser, chanter. Tous pareils, suspendus aux lèvres de la star. Heureux. Juste là, dehors est oublié. On "enjoy grave".
J'étais particulièrement sereine : j'avais vaincu le Pont de Cheviré. Je ne conduis pas beaucoup car je croyais que je n'aimais pas ça et que je le faisais mal. Or, je venais de me rendre compte que je conduisais très bien et depuis très longtemps. Il était temps que je passe le pont et je conquiers le périphérique nantais, même de nuit. Le retour me réjouissait. Il restait un soupçon d'inquiétude :"Pourvu que le pare-brise ne soit pas givré" Vite balayé par "I..... want to go.... to Winnipeg... with you" mille fois répétés dans la joie pure.