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EGO Christinegio
4 février 2017

D'une Françoise à l'autre.

La première c'est SAGAN, que j'ai rencontrée, dans la semaine sur ARTE. Le fim La chamade avec Deneuve et le documentaire qui suivait sur son élégance de vivre. C'est pour avancer le piquage de mon boutis que je me suis mise devant la télé et Sagan, cela me semblait suffisamment léger et un peu daté pour que ma soirée soit parfaite. Et puis, Deneuve sublime dans ses robes, des années 70. Je regardais d'un oeil intermittent, la belle demoiselle papillonner d'un  homme riche, vieille France, paternaliste à un jeune amant fade et embarrassé. Entre des mâles de mûrissement différents, la belle plaît à tous. Elle aurait tort de s'en priver. Mais rien à voir avec Et Dieu créa la femme...  Sagan ne nous parle pas là de séduction ou de sensualité, mais elle nous conte la vivacité du féminin. La lumière de la liberté en oeuvre. Là ça commence  à m'intéresser. Et comprends le séisme SAGAN, dans une France encore engourdie.

J'arrête mon travail appliqué et minutieux lorsque j'entends : " J'ai fait la découverte de la Vérité". Je vois Lucile (tiens comme par hasard ! Il y a de la lumière dans ce prénom) qui s'en va de son travail d'archiviste dans un sous-sol sombre pour aller au bistrot où il n'y a que des hommes. Et elle commence à lire un livre de Faulkner. Ils l'écoutent tous stupéfaits devant cette apparition :

"J'ai compris il y a déjà quelque temps que c'est l'oisiveté qui engendre toutes nos vertus les plus supportables : contemplation, égalité d'humeur, paresse, laisser les gens tranquilles, bonne digestion, mental et physique. La sagesse de concentrer son attention sur les plaisirs de la chair, manger, évacuer, forniquer, lézarder au soleil, il n'y a rien de mieux. Rien qui puisse être comparer à cela rien en ce monde que vivre le peu de temps qui nous est accordé, respirer, être vivant et le savoir."

Ils applaudissent et je lis dans leurs yeux la phrase : "Tiens, enfin quelqu'un qui  nous comprend." Car ils glandent tous joyeusement entre potes...

 

DSCN5551

Capture d'écran !!!

Et si cette Françoise là nous donnait deux mesures radicales (la paresse et le plaisir) pour pulvériser définitivement les menaces d'une maladie d'Alzheimer à venir...

Dans cette même semaine, j'ai passé du temps à taper les "manuscrits" de ma mère Françoise pour sauvegarder un peu de sa mémoire et pour regarder les choses en face. Pour arriver à deviner (tiens c'est l'anagramme de devenir...), à sentir quelque chose, à retenir quelque chose. Ma mère a souvent choisi le "faire" jusqu'à l'épuisement, la plainte et le refus comme mantra, jusqu'à l'étourdissement. Jusqu'au bout, jusqu'à se faire sauter la cervelle.

« Adieu tristesse, Bonjour tristesse, Tu es inscrite dans les lignes du plafond, Tu es inscrite dans les yeux que j'aime », La Vie immédiate, 1932. Paul Eluard.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
G
Une bien belle note, hommage à l'oisiveté, hommage aux Françoise, hommage aux mots...tant pis pour le boutis!
M
Merci gourou! Texte magnifique, à méditer...
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