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EGO Christinegio
6 novembre 2017

Musarder au Musée des Beaux-Arts de Nantes, histoire de rafraîchir le lien avec Picasso.

Picasso et moi.

Une passion.

En classe de dessin, lorsque j'étais au lycée, ma prof Madame Grissolange, s'est exclamé avec force, devant tous les autres, que j'aurai pu être une femme aimée par Picasso, car je ressemblais beaucoup à Jacqueline et cela l'avait frappé. A 16 ans, on est romantique et sa réflexion m'a impressionnée. Alors, j'ai lu, regardé son travail. Son oeuvre immense, pleine de force.

Jacqueline, sa dernière épouse et Picasso.

jacqueline_picasso

 

Photo prise sur le net.

 

Au Musée des Beaux Arts, je suis restée un moment devant cette toile.

IMG_5788

Homme assis à la canne 1971

Picasso peint cette toile alors qu'il a 90 ans, comme un autoportrait.

Des traits de jus de peinture mélangée, prise sur une vieille palette poussiéreuse traînant dans l'atelier. Verdâtre, rosâtre, jaunâtre. Et différents noirs. Le pinceau frotte la toile avec assurance et la charge en un temps record. Il laisse des blancs. Il y a urgence à peindre alors qu'il est encore temps. La main fait le job, libérée de toute contrainte, y compris celle du cerveau.

Le corps  rabougri se tasse  dans la toile. Un corps sans jambe ni pieds qui ne peut plus aller nulle part. Le bas-ventre est un trou noir - tâche de noir affirmé et net dans le tableau. La canne, objet de soutien du vieillard est la seule à apporter une verticalité puissante,  structurante et virile. Mais il n'y a plus que la canne à être assurée ! "Symbole-souvenir" d'une vie de mâle bien remplie. Pourtant, les bras sont encore puissants, les doigts emmêlés plein de vitalité.

Le visage est comme une vieille patate restée trop longtemps dans le garde-manger : il a viré au grisâtre. Le nez s'est escamoté, la bouche est une arabesque d'ombre et une barbe en serpentin  se rajoute pour faire christique. Le chapeau de paille vieux, cabossé fait comme une auréole un petit peu dorée, sur un bord. Par contre, les yeux... ah ! les yeux... sont ceux de l'éveillé, ceux de celui qui ne cillera pas devant la mort, ceux des Christ peints depuis des siècles et des siècles. Des yeux en amande avec des pupilles de charbon, des pupilles donnant sur l'immensité de l'Etre.

christ_yeux_en_mandorle

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
O
Ben moi j'aime bien Picasso, surtout le cubisme, et Guernica qui me fesait presque pleurer enfant, ta description est si juste, si belle, vraiment tu serais copine avec ma mère :), merci tata Christine<br /> <br /> bises de traviole et en couleur ! olé !
S
Il est vrai que le corps usé abîmé semble etre escamoté au profitvde la tête comme si le peintre revendiquait sa pleine santé mentale et intellectuelle quand le corps le corps le trahit.... être une des muses de picasso ne devait pas être si simple mais vertigineux et en même temps une assurance de postérité ! <br /> <br /> Bises
V
les yeux du christ regardent vers le ciel, ceux de l'artiste sont écarquillés...et pour ce qui est d'être la femme de Picasso, tu l'as échappé belle! ton analyse est vraiment intéressante et elle m'a fait sourire!!<br /> <br /> bise et bonne soirée à toi
E
pour moi il n'y a pas de doute la critique est bien la tienne....comme maman mule je n'aime pas ce peintre et ne connais rien du tout quant à l'ordre de ses périodes....ce que je crois c'est qu'il peignait bcp mieux à ses débuts et qu'il s'est totalement foutu de tout le monde qd il a commencé à peindre de façon asymétrique...je trouve ce tableau moche moche moche....je n'en aurais eu que ta description sans le voir j'en serais sûrement tombée amoureuse....mais il y a l'image!!!! seule ta description est magnifique.Bises d'une drôle de "critiqueuse"
L
Je vais te faire une confidence je n 'aime pas Picasso, mise à part deux périodes la bleue et la rose !<br /> <br /> Bisous du soir <br /> <br /> Maman mule
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