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EGO Christinegio
9 octobre 2017

Heureuses comme Ulysse - Santorin 1.

C'est elle qui a choisi notre destination pour ces vacances d'automne. Elle dit qu'elle aime les îles car elle ne peut pas s'y perdre. Il y a la mer comme repère où que l'on aille ; cela la rassure.

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La porte de l'avion s'est ouverte sur un air chaud, poussiéreux. Tout est jaune, rouillé, pelé. Aride et sec. Des barbelés, des touffes d'herbes grises, exsangues. Un aéroport sommaire. Dès que j'ai posé le pied sur la terre volcanique de Santorin, j'ai su que j'allais souffrir. De déception, de froid, de chaud, du bruit du vent, du sublime, des vieux bus, des Grecs profiteurs, des touristes de mauvaise humeur, des cailloux qui blessent les pieds.  Mais, il y avait cette odeur qui enivre et métamorphose tout en délices. Une odeur de paille, de dunes, de linge repassé à fer trop chaud. Ce sont les tamaris qui donnent la note de fond. Ils sont cassants et aériens comme des gorgones géantes. Ils poussent presque sans eau. Quelques grappes de raisin ratatinées, oubliées sur les vignes, enroulées et serrées contre le sol apportent la note de coeur. Le sucre tourne en moisissures nobles, en sirop âcre et épais qui dégouline sur le sol, laissant se durcir les peaux des fruits comme un cuir espagnol. Les bourrasques ajoutent les notes de tête. Elles passent sur le volcan retenant les vapeurs métalliques de forge. De souffre. De terre fumée.

Héphaïstos, le Seigneur des volcans, a fait de ces lieux une de ses résidences favorites. Il joue avec le feu, les falaises, les nuages et le ciel. Eole fournit un vent généreux et soutenu. L'ombre est froide, la lumière est brûlante. L'eau douce est inexistante. L'Homme, à son arrivée sur cette terre martyrisée par une éruption volcanique et un tsunami, tannée par la violence des Dieux a pris patience. Il a regardé autour de lui et a fait avec. Lentement, économisant le geste, la parole, les ressources, en levant les yeux vers l'Olympe, il a construit sur la falaise des chefs d'oeuvre d'abris blanc et bleu sans toit distinct. Des maisons blotties, entremêlées, des terrasses, des murs aux lignes douces, interrompues de bleu. La nécessité est devenue Beauté pure.

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Commentaires
V
J'adore écouter ton nez parler! j'adore la chaux sur les troncs d'arbres, les chapelets qui s'égrènent, tout est beau, ton texte et tes photos, et je rêve de cette air chaud à la sortie de l'avion... bise et merci pour le rêve!
L
Il faut arriver en bateau pas en avion, c'est si beau !<br /> <br /> Bisous du mardi et à bientôt <br /> <br /> Maman mule
M
Du coup, déçue ou pas ? J'attends la suite pour mieux découvrir les lieux :-) Belle semaine à toi. Bises
M
Bonjour Christine, Merci pour votre très beau message sur mon blog, si sensible. Vous avez cette capacité de donner de la noblesse aux choses du quotidien, de voir à travers les apparences, hors du consensus. Comme le prouve ce texte magnifique, hors de sentiers battus sur le bonheur des vacances dans les iles grecques. <br /> <br /> <br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous embrasse,<br /> <br /> <br /> <br /> mp
L
comme tu en parles bien ! <br /> <br /> bises <br /> <br /> laurence
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