Francis Ponge préférait la figue sèche à la figue fraîche.
Moi non !
Dans Comment une figue de paroles et pourquoi, Francis Ponge épuise tout ce qu'il peut écrire sur la figue. Ça dure des pages et des pages, des plombes et des plombes, des jours et des jours. Quelle patience ! Des tentatives, des annotations, des ratures, des définitions... Il reprend inlassablement les mêmes mots (ou presque) et les retourne dans tous les sens. A chacun ses vices...
"La figue (fraîche)"
"Mais j'avoue que la figue (fraîche) me dégoûte un peu : Il y a là, dans une forme beaucoup plus commune (simpliste et lourde), et pas si loin de la forme de la poire ou du sac à merde beaucoup plus de mollesse et de non-résistance qu'il n'est tolérable et d'une sorte de sucre mais liquide encore ; bientôt poissante et tachante aux mains : un peu ignoble. Une couleur indéfinissable : j'avoue qu'elle est rare, certes, mais aussi sans franchise, on dirait un peu honteuse.
La figue fraîche est dans un mauvais passage, dirais-je, l'âge ingrat."
Sentence originale et personnelle.