S'en sortir.

Image prise sur le net.

Enfin se dégager de nos anciens schémas de pensée pour aller vers du neuf. Vraiment du vivant non assujetti à l'idée de profit. Des respirations qui ouvrent les poumons et font pousser nos ailes. Que les vieux cessent de vouloir rester jeunes et que les jeunes cessent de se sentir tellement vieux.

Rien de tel pour ça que d'aller à une sortie de résidence au Centre Chorégraphique de Nantes. Une Compagnie de jeunes danseurs talentueux et magnifiques. Ils ont travaillé ensemble 5 semaines pour nous livrer une ébauche de spectacle Le terrier. Ils sont 4 sur scène. Le titre aurait dû me mettre la puce à l'oreille ! La musique néo-contemporaine est sinistre. Leurs vêtements les rend misérables et laids. Ils commencent par ramper sur le sol comme des invertébrés puis d'un coup la musique change. Elle est saccadée. Ils se meuvent comme des automates, paralysant leur visage d'un rictus. Une image de l'humain désespérante. Je n'arrive pas à adhérer à ce regard stéréotypé et consensuel. La chaleur et la présence de ma fille aidant, je sens un énorme fou-rire qui monte. Comme je le retiens, il se transforme en hoquet se libérant dans un moment de silence. J'ai la douce sensation d'être très mal élevée. Je culpabilise car ces danseurs livrent leur travail accompli avec coeur et rigueur mais je suis incapable d'acquiescer. Alors, nous partons en essayant de faire le moins de bruit possible, pour libérer notre envie de rire à l'extérieur, dans les jardins.

Dans ce trou noir imaginée, la joie est partie sans espoir de retour. Ainsi que mon envie de partager pour un soir de la beauté.

Pour sortir de mon trou et rencontrer l'autre, je me suis tournée vers le bénévolat. La création d'un supermarché coopératif, en association. Je résume l'idée :

2 000 adhérents bénévoles pour faire tourner la boutique soit 3 heures de travail par mois pour avoir 15 à 30 % de ristourne sur des produits bio et locaux.

Mais, il y a loin de la coupe aux lèvres : pour atteindre les 2 000 adhérents, je me suis proposée d'aider à tenir un stand à la Folie des Plantes. 3 heures. De 3 heures, c'est passé à 9 heures, faute de combattants. Les personnes à l'origine du projet sont très motivées par leur désir de résistance face aux supermarchés classiques. Reprendre la main sur la distribution de la nourriture. Ce qui est malin mais pour ce faire, elles calquent leur projet sur la grande distribution. J'ai craqué quand innocemment, un des adhérents m'a dit : "Nous demanderons un prêt d'1 200 000 euros pour un chiffre d'affaires de 3 à 4 000 000 d'euros." Alors, là c'était comme un électrochoc, je me suis dit : "Retourne vite dans ton trou, t'es pas encore prête pour le bénévolat."

Je me suis rendue compte que j'aimais beaucoup être seule.

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[MISS MM]

Après, ça dépend aussi de ce que à quoi va servir cet éventuel chiffre d'affaire : faire fonctionner les petits producteurs locaux et cautionner une agriculture respectueuse créer quelques emplois, permettre d'investir dans des produits de qualités, ou dans d'autres projets. Le bénévolat est une part très importante dans ce genre de projets, mais l'argent est toujours (pour l'instant) nécessaire. Enfin... je pense ;-)