Périple - 4 - Un départ précipité et inattendu.
Nos vacances devaient se poursuivre là.
J'avais réservé en d'avril cette chambre parfaite pour 6 nuits, près de Vic sur Cère dans le Cantal. De temps en temps, j'allais sur le site pour me réjouir par avance du plaisir que j'aurais à me reposer et lire dans ces lieux. Sans parler des longues promenades dans cette région de montagnes douces, de la dégustation de la truffade, de l'aligot, du jambon de pays... (je suis végétalienne très très flexible !).
Lorsque nous sommes arrivés le soir, après une route fatigante, l'accueil fût plutôt mou. Nos hôtes, très fatigués, étaient peu enthousiastes de nous voir. Mais, peu importe, j'ai pensé qu'ils se dérideraient lors de notre dîner. Notre chambre située au 2ème étage était conforme à mes espérances même mieux. Jusqu'au moment où j'ai ouvert la fenêtre pour profiter de la vue sur la vallée. Là, j'ai eu l'impression qu'une autoroute passait tout près. Je ne comprenais pas car nous étions dans un petit village typique accroché à flanc de montagne. C'est que de l'autre côté de la vallée passait une route départementale et une route nationale à grande circulation : l'axe Clermont-Ferrand - Aurillac avec une circulation incessante et que le bruit se répercutait d'un versant à l'autre de la montagne. Garder les fenêtres fermées était impossible à cause de la chaleur. Là, je me suis dit que ça allait être compliqué, car mon critère principal est le calme. Jamais, je n'aurais imaginé qu'il y ait tant de bruit dans un petit village perdu dans la campagne.
Au rez- de- chaussée, sur la terrasse, le bruit était moindre. Le dîner était quelconque. J'étais amèrement déçue. J'ai basculé dans le désespoir quand la dame qui était à côté de moi, dit à son mari :
" Zut, j'ai oublié mes boules Quiès."
Elle nous avait dit qu'ils venaient depuis 8 ans pour assister au Festival International de Théâtre de Rue d'Aurillac.
Après une nuit de sommeil désastreuse (entre 1 heure et 4 heures du matin), petit-déjeuner quelconque sur la terrasse. Ma décision était prise. La question traditionnelle et stupide :
"Avez vous bien dormi ?"
Réponse :
" Si mal que nous ne restons pas. Nous partons tout à l'heure".
Réponse : "C'est Chrystelle qui va être déçue !"
S'il n'y a que ça mon brave homme, ce n'est pas grave !
Les arrhes versées couvraient la première nuit et les 2 dîners. En deux temps, trois mouvements, les valises furent refaites et nous sommes partis comme "un pet sur une toile cirée" - expression loin d'être glamour, je le conçois, mais tellement parfaite pour décrire notre départ.
Nous nous retrouvons libres et heureux sur les routes étroites et sinueuses.
L'aventure, c'est l'aventure.