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EGO Christinegio
13 mai 2016

Malade sans pourquoi.

3 jours au fond du lit.

J'ai commencé par éternuer, avoir le nez qui coule et soif. Même pas de quoi s'arrêter. La journée s'est faite comme si de rien n'était.

Dans la nuit, tout saute. Les codes changent, plutôt plus de code. Plus de sens non plus. Une boule de laine emmêlée et effilochées en guise de tête. Les oreilles sont congestionnées, le nez bouché, les yeux pleurent toutes les larmes de leur corps, la bouche est pâteuse. Nous y sommes. Moi et l'autre. Sauf que moi je suis seule réduite à la portion congrue - un seul millimètre carré dans le fond du cervelet, là où il fait le plus noir. L' autre me coupe cruellement du monde. Lui, c'est à dire le corps rien de plus. Et, c'est la fête :

- les cellules s'ébrouent, s'étirent et cavalcadent en cercle. Elles partent et reviennent toujours au même endroit mais très rapidement.

- les muscles tressautent, picotent et tournicotent.

- la peau transpire, s'expanse, invente une autre texture.

- les vieilles émotions coincées au fond du bide s'éclatent comme des folles - enfin, libres - elles parcourent tous les intestins à pleine vitesse pour se cogner au menton avant de sortir par le chakra coronal. Open space.

- les articulations s'articulent et décident qu'elles vont peser lourd dans la balance.

Je suis crucifiée sur mon matelas de laine de mouton bio.

J'arrive :  * à suçoter 5 granules de Pulsatilla 15 ch. Pulsatilla 15 ch, C'est mon Amérique à moi. C'est elle qui me ressemble le plus. La Pulsatille et moi on est comme 2 soeurs. On a les mêmes gênes. Elle me permet de lâcher du lest et de relativiser si je ne trouve pas le bout de la pelote.

                 * à mettre quelques gouttes de Saro, Ravinsare et Eucalyptus sur un mouchoir et advienne que pourra.

Je me souviens d'avoir, émis quelques idées étriquées sur le "pourquoi du comment", vite balayées par le "on s'en fout complètement" de la fièvre qui avait un travail urgent  :

- j'ai pris froid sur la terrasse en triant de vieilles choses

- ces vieilles choses ont fait remonté en moi de vieilles nostalgies

- ou de vieilles colères

- un vieux virus qui traînait par là

Je suis revenue manu militari au sans pourquoi.

Au matin, Alter ira m'acheter 2 bocaux de compote, 1 kg de carottes qu'il fera cuire (whaouw ! - enfin, la dernière fois, que je l'ai soigné il m'avait dit : "je te revaudrais ça !"). Il ne m'a pas embrassé à cause des microbes mais son coeur y était. Et la voisine m'offrira un somptueux bouquet de lilas blanc et violet qui embaumera ma chambre.

Et pendant ce temps, Julia Roberts et Georges Clooney foulaient les marches à Cannes.

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Commentaires
C
Joli billet qui me fait sourire. Effectivement pas de zazard, que du logique, du très logique qui passe au jubilatoire. Mais qui laisse des traces : énergie au ras des pâquerettes, valises sous les yeux et une existence diaphane. Un vide transformé en délices. J'ai dévissé mais je m'en porte très bien !<br /> <br /> Te voilà revenue de Rome en pleine forme, il me semble...<br /> <br /> Baci de la Noble Fille...
P
Ah, chienne de vie et son sanspourquoi... pourtant il n'y a pas de zazard mais on ne se souvient plus... allez, noble fille, tu en verras d'autre, tu avais besoin de te faire un peu chouchouter peut-être ? Bises. brigitte
L
Alors, et cette santé ?<br /> <br /> Bisous et à bientôt <br /> <br /> Maman mule
F
Des bisous ma petite mémé !
B
Bon rétablissement !
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