2 grammes.
Hier, dans le jardin, je vis passer miss Iris à toute allure. Elle se hâtait sur l'arrête du mur, avec un oiseau dans la gueule.
Major est Sapientia Tua,
Quam rumor quem audivi...Paix à ton âme, joli zozio
C'est ce que je pensais tout en continuant à poncer une baguette d'encadrement. Puis d'un coup je me dis :"Bordel pourvu qu'elle ne me le rentre pas dans la maison." Les chats chez nous ont une chatière et Iris préfère jouer dans la maison, avec ses compagnons de jeu, qu'elle sacrifie de toutes façons même s'ils la laissent gagner.
Je me précipitais et la trouvais allongée dans l'herbe, au soleil, détendue et profondément heureuse, son "ami" étendu sur le dos, tout flasque et manifestement hors jeu. Iris, sans mauvaise humeur, trouvait qu'il mettait beaucoup de mauvaise volonté à répondre à ses propositions de jeu. Mais le taquinait quand même de sa papatte douce, en me regardant avec malice, complice.
En m'approchant, je vis l'oeil du "malgré lui" bien ouvert et roulant de toute l'orbite ! Il n'était pas blessé. Je soulevais la chasseresse en un éclair. Je l'enfermais. Imaginez son extrême mauvaise humeur.
Je retournais sauver le malheureux. Je le mis dans une vieille cage dans la serre. Puis, libérais le fauve écumant de rage.
Je laissais l'oiseau récupérer quelques heures, tout en l'observant. C'était un tout petit verdier, ordinaire mais tellement bien dessiné. Stratège, dès que j'approchais de la cage, à ma grande stupéfaction, il se renversait sur le dos, les pattes en l'air et faisait le mort. La première fois, j'ai même cru qu'il était vraiment mort. A la seconde fois, je n'ai pas été dupe et ai admiré son intelligence.
Je décidais de le libérer après un laps de temps assez long. Surprise ! Il avait ouvert la cage et plus personne dans la serre. Il a dû trouver un interstice à sa mesure et retrouver sa vraie vie d'avant.
2 grammes à tout casser mais quel instinct de conservation !