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EGO Christinegio
11 février 2015

DANSER POUR CONSTANCE...

La famille, ce joli terrain de jeu, d'expérimentation crée des liens mortifères mais aussi de jolis liens d'amour. A la suite de l'écriture de " les repas chez Mamie", j'ai "interviewé" mes cousines et j'ai beaucoup aimé cela. Ces échanges de paroles sur des détails de la vie quotidienne, des choses simples, qui passent et disparaissent m'ont vraiment intéressés. Renouer, revivifier les racines. Les Autres. J'ai relu Aïe mes aïeux  d'Anne Ancelin-Schützenberger et Le Corps de la sait pas encore Myriam Brousse. Deux ouvrages de références, l'un en psychogénéalogie et l'autre en mémoire cellulaire et la dé-programmation. Et c'est parti... go... go.

Interrogeons, recherchons, trouvons.... L'arbre généalogique oui c'est bien mais le génosociogramme c'est mieux ! Il est la retranscription spontanée des événements familiaux qui semblent importants à celui qui dresse le génosociogramme. Noir sur blanc ou plutôt avec plein de couleurs pour avoir des prises de conscience visuelles, faire des rapprochements et débusquer les coïncidences. On fait avec les souvenirs, ce qui reste. Il n'est pas utile d'avoir un diplôme de généalogiste. Mais, aller regarder du côté des archives départementales numérisées est plein de suspens et de découvertes.

Je me suis sentie l'âme jardinière : j'ai rempoté, taillé, mis en valeur les fleurs, les feuilles et les fruits de mon bel arbre un peu malmené, abandonné. J'ai pensé à moi, bien sûr pour remettre de la conscience sur les schémas de répétition, d'évitement et de réparation. Mais aussi à Elles et aux Autres, ceux à venir !

De mon sémaphore sur mon île, j'ai découvert les autres territoires, les récifs, les signaux, les lagunes, les micro-climats mais aussi les lames qui se sont brisées sur des rochers acérées... Les larmes qui ont rajouté de l'eau à la mer mais aussi les rires et les jeux de ballon sur les plages.

Il y a eu près d'une belle plage des rires puis des larmes qui sont arrivées jusqu'à moi. Larmes salées comme l'eau de la mer.

Constance Jaunet était une si jolie jeune femme.  Elle avait un mari Jean-Philbert Gendron et deux  enfants tout neufs. Un garçon Philbert et une fille Constance. En ces temps là, les prénoms des enfants assuraient la continuité des parents. La mort était, peut être, plus prompte. Constance  aimait la mer et  danser ! Une nuit, elle est restée peut être plus que de raison au bal ; l'air était frais au bord de l'eau en ce début d'Octobre. Elle fut emportée laissant sur ses deux petits, l'air froid de l'aube mais aussi peut être la honte d'avoir eu une mère si légère. Ca a peut être jasé au village. La petite Constance s'est dépatouillée... avec le manque et la colère. Elle n'a peut être pas beaucoup dansé mais elle a quand même ri, joué,fait la fête, voyagé et connu le grand amour.

Un jour, j'ai su que je devais danser pour elles deux. Un rituel, une messe, un voyage... Les corps, les coeurs ont oublié le drame pour laisser toute la place au pardon et à la chaleur de l'amour ; lesquels ont envahi l'espace de l'Ile. Souffles.

Christine

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Commentaires
F
Un bel hommage, une belle réparation ...
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