Ce n'est pas une ville, c'est un pays...
Berlin est presque plate mais tellement large ; immensité que l'on ne peut négliger. Elle s'étale.
Je bascule, j'abdique.
La porte de Brandebourg est une abstraction. Trop grande, trop symbolique ; je ne peux la voir. Elle sort du cadre.
L'île aux musées : une île continent se laissant traverser par la gluante et profonde Spree. Mon APN me la décrit conventionnelle. Alors, je laisse tomber même si elle est envoûtante surtout la nuit.
Dans le château de Charlottenburg, la collection de porcelaines chinoises, la plus importante d'Europe. Mes yeux se fatiguent d'avance. Je n'ai envie que d'odeurs et d'errance. On ne va pas s'enfermer.
Wansee. On dirait la mer. Mais, les plages sont loin. Le numérique me tombe des mains. Alors, on reprend l'U.Ban et on s'en retourne.
Nous marchons sans but.
Dans la rue, les populations sont fluides et douces. Les différents langages bruissent sans ostentation. Les visages sont lisses. Même les chiens sont calmes et mystérieux. Ils vont tranquilles, sans laisse près de leur maître. Les vélos sont des flêches silencieuses. Gare... Seules les voitures ressemblent à toutes les voitures dans toutes les villes du monde.
Et puis le Botanischer Garten. Lieu de tous les délices. Grand aussi et sauvage. Sans chichi. Sa serre négligée, qui sent un peu le champignon et le moisi.
Et les pelouses où l'on peut se vautrer, rigoler et bavasser sans fin. Moments exquis.
Il y a eu aussi les frühstück. Russian, Thaï, Veggie, Vegan, Bretzels.... Les chaï latte, les wurst, les waffeln... et à la fin die Rechnung... Les Berlinois et les autres mangent et boivent tout le temps, à toute heure, à n'importe quel endroit. C'est souvent (enfin pas toujours mais on oublie) coloré, healthy et appétissant....
Merci Monsieur Vuong pour cette soupe viet divine.
Rencontrer Monsieur Rhinocéros et ses petits amis sur son dos... A notre échelle....
Et ramener pour tout butin quelques graines de roses trémières à semer cet automne dans mon jardin.
J'avais emporté dans mon sac l'ultime livre de Goliarda Sapienza, L'art de la joie. Un gros roman. En vacances, il y a toujours des temps calmes pour laisser retomber l'excitation, les tensions des découvertes. L'héroïne, Modesta, a été une compagne parfaite. Quelle femme libre et singulière !